
Ce concert du jeudi débute dans le calme, presque en méditation, sous le ciel hivernal et glacé de Kaija Saariaho, dans son œuvre expérimentale Ciel d’hiver. Puis les vents soufflent vers l’Est avec le Concerto pour contrebasse de Joe Hisaishi, profond et sombrement résonant, où Mattias Hanskov Palm, de l’orchestre symphonique, fait véritablement briller la contrebasse, emplissant l’espace de ses sonorités expressives. Une expérience à la fois captivante et sans doute nouvelle pour ceux qui connaissent surtout la musique de film de Hisaishi, souvent jouée en version concert avec orchestre.
Initialement dédiée à Napoléon comme symbole de liberté et de révolution, l’admiration de Beethoven se changea en dégoût lorsque celui-ci se couronna empereur. Le compositeur retira alors le nom de Napoléon de la partition et dédia l’œuvre « à un héros ». C’est aussi la première symphonie dans laquelle il établit le principe du « combat vers la victoire » — une idée qui marquera la forme symphonique tout au long du XIXe siècle.
Le deuxième mouvement, une marche funèbre, rend hommage aux héros tombés, tandis que le final rayonne de triomphe. Par son intensité dramatique, l’« Héroïque » a bouleversé l’histoire de la musique et jeté les bases des élans grandioses de l’époque romantique.