Maxime Pascal

Une victoire arrachée de haute lutte reste une victoire, même si le chemin qui y mène semble incertain. Piotr Tchaïkovski le savait bien lorsqu’il peinait à retrouver l’élan créatif nécessaire à sa Cinquième Symphonie, durant l’été 1888. Et pourtant, cette œuvre allait s’avérer l’une de ses plus essentielles. L’obscurité contenue des clarinettes initiales évoque la voix du destin, une ombre qui nous accompagne tout au long de la pièce. Une déclaration d’amour mélodieuse, portée par l’un des plus beaux solos du répertoire des cors, rappelle Annie’s Song de John Denver ; mais l’idylle tourne vite à la panique, quand trombones et bassons prennent des allures de véritables monstres ! La victoire ne se conquiert pas aisément – mais lorsqu’elle arrive, Maxime Pascal la fait triompher par son langage scénique explosif, emplissant l’espace et menant la musique à son point culminant.